Texte 3 des soeurs d'après une photo de Robert Doisneau

3835 Robert Doisneau Musee d Ixelles

 

Quel dommage, dans deux semaines nous serons tous en vacances car la fin de l’école aura sonné.

Alors commencera le travail dans les champs avec nos parents :

Ramasser les pommes de terre, cueillir les cornichons qui nous piquent les doigts, mettre les gerbes de blé en « terriau ».

Tout ça n’est pas gai, car depuis le mois d’octobre et durant toute l’année scolaire nous avons cumulé les bêtises à faire en classe pour faire rire les copains.

Nous étions bien organisés, en équipe ; la bande de copains de Champcol qui devait rivaliser avec celle du Bourgeau. Un chef dans chaque équipe : moi, Pierre, pour Champcol, et Georges pour le Bourgeau.

Tous ces souvenirs me sont remontés en mémoire lorsque j’ai aperçu Georges au bout de la rue à Selles.

— Quel plaisir de te revoir, mon vieux Georges, ça fait si longtemps !

— Eh oui, au moins quarante ans, depuis notre rivalité sur les bancs de l’école, et la cour de récréation.

— Te souviens-tu de la fois où notre clan avait déréglé le guide-chant de M. Besançon ?

— Ça ne vaut pas notre blague de mettre de la craie dans les encriers, durant le cours de maths de M. Buisson ! Avec consigne de ne pas se faire prendre par notre bon vieux M. Durand…

— Celui qui était pris avait pour gage de faire dix fois le tour du « champ de foire » sur les mains.

— Allez, tu viens, on essaie de refaire le poirier sur la place ?… avec nos quelques kilos en plus !

— Chiche !

 

Les soeurs