Peu importe le type de handicap, il existe des solutions pour faciliter l'accès de tous à la bibliothèque.
Visuel : le handicap visuel peut prendre des formes très diverses. Il est, par conséquent, impossible d’y répondre avec une seule solution. La médiathèque Valentin Haüy, bibliothèque spécialisée sur le handicap visuel, propose plusieurs dispositifs à travers un pack appelé « Daisy ». À l’intérieur sont proposés, entre autre l’accès à 20 000 livres audio, l’accès à une collection physique de CD et des lecteurs de CD spécialisés appelés Victor.
Vous pouvez d'ailleurs retrouver la valise Victor 16-20 proposée par la Médiathèque départementale. Elle contient plus de 50 documents dont la taille des caractères est variable entre les corps 16 et 20.
Outre ce dispositif, vous pouvez également mettre en place des agencements simples qui faciliteront les déplacements dans les collections des usagers :
- Si vous vous approchez de la personne pour lui parler, signalez-vous afin qu’elle sache que vous allez vous adresser à elle
- Vous pouvez lui proposer de lui faire visiter les lieux en signalant les obstacles principaux (et en les lui faisant toucher) par exemple, afin que la personne devienne autonome lors de ses prochaines visites
- Vous pouvez également proposer votre bras pour la guider dans l’espace
Du point de vue de la signalétique, adaptez l’affichage avec des textes :
- Dont les couleurs sont contrastées
- Dont les caractères sont grossis
- Dont la police est sobre et lisible
Pour aller plus loin :
https://www.avh.asso.fr/fr/favoriser-laccessibilite/livres-audio
Auditif : le handicap auditif, comme le handicap visuel, a plusieurs niveaux. Le degré de surdité varie et cela implique également différentes réponses. En outre, il s’agit d’un handicap invisible dont les personnes concernées ne font pas souvent part. Aussi, elles ne pallient pas ce handicap de la même façon. Certaines connaissent la langue des signes françaises (LSF), d’autres pratiquent la Langue Parlée Complétée (LPC), autrement dit la lecture labiale complète les sons perçus.
Plusieurs attitudes sont à adopter lorsque vous faites face à une personne sourde ou malentendante.
- Parlez distinctement, en articulant et parlez avec un niveau sonore classique. Il ne sert à rien de parler plus fort.
- Si vous avez quelque base en langue des signes françaises, un « bonjour » en langue des signes peut aider l’usager à se sentir plus à l’aise et mieux accueilli.
Vous trouverez un inventaire des signes utilisés dans l’environnement de la bibliothèque sur le site suivant : https://bibliopi.wordpress.com/signaire-bibliotheconomique/ - Si vous n’avez pas de bases, proposez d’écrire sur un papier pour échanger avec la personne en face de vous.Attention cependant, une grande part des personnes sourdes depuis leur naissance ne maitrise pas totalement le français écrit. Il se peut que vous soyez confronté à des difficultés mais gardez votre patience.
Pour aller plus loin :
https://bibliopi.wordpress.com/
https://www.bibliotheque.toulouse.fr/pratique/accessibilite/sourds-et-mal-entendants/
Moteur : il s’agit finalement du handicap dont les solutions sont les plus abouties à ce jour puisque toutes les nouvelles bibliothèques doivent être en conformités avec la loi du 11 février 2005 sur l’accès au bâtiment. Il s’agit de penser l’accès pour les personnes à mobilité réduite dès le projet de construction de la bibliothèque. Si la bibliothèque est installée dans des locaux déjà construits et difficilement accessibles, des alternatives existent.
- Les rampes d’accès peuvent faciliter l’entrée dans la bibliothèque par exemple.
- Aussi, la bibliothèque peut proposer aux usagers un service portage des documents à domicile en cas d’inaccessibilité physique totale de la bibliothèque.
- Enfin, la bibliothèque peut mettre à disposition des pupitres de lecture pour les personnes dans l’incapacité de tenir le livre.
Pour aller plus loin :
https://www.arald.org/files/280d1eab/bibliotheques_et_handicaps.pdf
Mental et cognitif : le handicap mental et cognitif est marqué par des difficultés d’attention, de mémorisation des informations, par un manque de repères spatio-temporels, par une communication et une prise de décision difficiles, et par un processus de réflexion et de conceptualisation perturbé.
Pour optimiser au mieux l’accueil de ces publics :
- Rendez-vous disponibles.
- Pensez à les accueillir dans un endroit calme. Cela peut passer par une ouverture de la bibliothèque spécialement pour les personnes concernées par le handicap mental et cognitif, une fois toutes les deux semaines par exemple
- Sécurisez les lieux en évitant les obstacles aux déplacements ou les objets qui pourraient s’avérer dangereux
- Équipez votre bibliothèque d’une signalisation en pictogrammes. Cela pourra servir également pour d’autres publics comme les non-lecteurs ou les personnes sourdes ne maitrisant pas la langue française écrite.
Pour aller plus loin :
Psychique : ce handicap, contrairement au handicap mental et cognitif, n’affecte pas les capacités intellectuelles des personnes concernées. Mais elles peuvent cependant être altérées par des troubles du contrôle du comportement au niveau affectif, physique ou mental. C’est un handicap qui peut être partiellement maitrisé par la prise de médicaments.
Votre rôle dans l’accueil se jouera alors plutôt dans la médiation avec la personne concernée mais aussi avec le public présent, et le ton employé pour limiter tout sentiment d’agressivité qui pourrait être perçu.